Le projet

Laissez-moi vous parler de l’Ankou… Dans les légendes bretonnes, on le nomme l’ouvrier de la mort. Il est représenté comme une figure, un peu sinistre, portant une cape noire. Ça vous dit quelque chose ? On pourrait presque croire que l’on parle de la faucheuse, il est vrai ! D’ailleurs, lui aussi porte une faux. Mais sa différence, c’est qu’il n’est pas une entité solitaire et universelle comme la faucheuse. L’Ankou est profondément enraciné dans la communauté locale. Et il se déplace dans les campagnes bretonnes dans une charrette qui grince un peu !

Mon ambition ? Adapter cette mythologie bretonne en un roman Young Adult. Je veux aborder la mort sans tabou, tout en apportant tout juste ce qu’il faut en émotion et en empathie à travers les pages. J’ai envie de parler d’optimisme, du deuil et de la vie qui continue.

Alors, dans ce roman, vous découvrirez l’histoire de Yann, un jeune résistant breton durant la Seconde Guerre mondiale. La temporalité peut paraître étrange, mais j’ai sincèrement envie de parler de cette partie de l’histoire bretonne… et familiale, aussi. Je vous en dirai plus dès que le roman sera un peu plus abouti.

Prologue

La nuit s’est abattue sur vous comme une encre épaisse. Vous levez la tête, dans l’espoir d’apercevoir une étoile pour vous guider dans l’obscurité, mais elles ont toutes disparu. Le silence est dense, vous pourriez presque le toucher. Mais c’est le genre de silence qui ne présage rien de bon, celui qui fait battre votre cœur un peu plus vite. Même sans savoir pourquoi.

Une odeur de cire fondue s’infiltre par tous vos pores. C’est étouffant, écœurant. Et le plus étrange, peut-être, c’est que malgré ça… Aucune flamme ne danse à côté de vous.

Un coq chante. Ce n’est pas pour célébrer l’aube, non. Il est bien trop tôt pour cela. Ce chant est saccadé, anormal : il sonne comme un avertissement. Et, vous le sentez au plus profond de votre être, quelque chose approche. Quelque chose de dangereux.

Le froid mord votre peau, et vous essayer de vous réchauffer en vous frottant les bras. Pourtant, c’est inutile, et vous le savez. Le froid ne vient pas de l’air, mais du plus profond de votre cœur.

Une pression enfle dans votre poitrine. Un grincement lointain résonne dans vos oreilles. Le son d’une roue sur un sol irrégulier s’approche doucement. Les battements de votre cœur se synchronisent avec le rythme de rapprochement rapide et oppressant.

Et puis, dans cet instant suspendu entre la peur et l’acceptation, la réalisation vous frappe. Ce n’est pas juste une histoire pour effrayer les enfants. L’ombre est là. Pour vous. L’ombre est venue réclamer son dû.

Ce soir, l’Ankou vient pour vous.